MOTEUR :
Bicylindre en L à 90°, 4 temps Refroidissement : par eau Injection
Ø 53 mm
2 ACT, desmodromique 4 soupapes par cylindre 1198 cc (106 x 67.9
mm)
Boite à 6 rapports
106 CH (FR) FULL :
145 ch (S)
135 ch à 8750 tr/min 11,5 mkg (FR) à 4750 tr/min
FULL :12 mkg à 7250 tr/min Rapport poids / puissance : 1.35 kg/ch
PARTIE-CYCLE :
Cadre : Treillis tubulaire en acier
fixé sur les têtes de cylindres
Hauteur de selle : 785 / 810 mm
Longueur : 2156 mm Hauteur : 1117 mm
Fourche téléhydraulique inversée Kayaba Ø 43 mm, déb : 130 mm
S : Fourche Ohlins de 48mm entièrement réglable
Mono-amortisseur Sachs, déb : 152 mm
S : Progressive avec mono amortisseur Ohlins entièrement réglable.
Frein avant : 2 disques Ø 320 mm, étriers radiaux monobloc 4 pistons
Frein arrière : 1 disque Ø 245 mm, étrier 2 pistons
Réservoir : 17.5 litres
Empattement : 1511 mm
Poids à sec : 182 kg Poids en ordre de marche : 209 kg
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Pour bien préciser le contexte de cet essai,
il s'agit pour moi du premier essai d'une Ducati. Bien sûr j'ai
déjà chevauché de nombreux bicylindres (voir mes essais), mais jamais
de Ducati.
A l'arrêt la moto est de belle facture, rouge Ducati bien entendu.
Les pots me paraissent volumineux et finalement assez (trop ?) discret
avec leur couleur noire. Un radiateur positionné très bas me fait
craindre la casse en cas de montée ou descente de trottoir, mais
j'imagine que cela est prévu. Le bloc compteur ne contient aucun
bouton, ce qui est, il faut le dire, assez rare. Toutes les commandes
sont au guidon, plutôt sympa ça. Ducati a mis sur ses modèles un
porte plaque d'immatriculation qui prend directement sur le moyeu
de la roue arrière, finalement ça libère l'arrière et rend la moto
plus légère à l'oeil. Le monobras est très joli, globalement la
moto est bien fini, c'est un bel objet.
Confortables, les suspensions tiennent parfaitement leur rôle, absorbent
très bien les irrégularités de la route et mettent la moto sur un
rail dans les grandes courbes abordées rapidement. Très agréable
et rassurant. La moto reste parfaitement stable, bien suspendue
et tout cela dans un confort très appréciable. Cette version est
équipée de Ohlins.
Coté freins, tout en Brembo, l'avant est très mordant et dosable
.... sur le sec, attention sur le mouillé ! A l'inverse, le frein
arrière est inexistant, n'aidant même pas à inscrire la moto en
virage serré.
Le rayon de braquage est énorme, mais cela devient presque une norme
sur les roadsters sportifs modernes. Rien de très gênant. A noter,
le protège pot situé au niveau du genou droit est gênant à l'arrêt,
et la remontée de chaleur se fait vite (trop) sentir.
L'embrayage est doux (pas hydraulique) et progressif. A contrario,
la boite de vitesse est récalcitrante pour trouver le point mort
à l'arrêt. Peut être qu'une fois rodée la boite se montrera plus
docile. En action, elle se fait oublier et les vitesses passent
sans problème, dans un sens ou dans l'autre, excepté pour rétrogader
en première, ce qui arrive souvent en ville à cause de ce moteur
pas très souple.
Le compteur est agréable mais parfois peu lisible, en particulier
en mode sport qui cumule pas mal d'info ... mais pas la vitesse
engagée. On peut faire défiler bon nombre d'informations grâce à
un commodo situé au dessus de celui des cligotants (conso instantannée,
moyenne, trip1, trip2, niveau d'essence...). Le mode URBAN est à
privilégier sur la pluie, car il semble affadir la moto (ABS et
control de traction au max plus accélérateur rendu plus "mou").
En full (145cv), il limite la moto à 100cv. Le mode touring redonne
vie au moteur et affaiblit un peu l'ABS et le DTC. Ce mode permet
de retrouver une moto joueuse et agréable. Le mode sport est peu
différent du mode touring en roulant normalement, on doit probablement
l'apprécier à l'attaque et sur une moto full ... La partie électronique
: ABS, anti-décrochage avant/arrière, est modulable et personnalisable,
avec un changement de mode possible en roulant. A noter l'affichage
du compteur varie en fonction du mode choisit.
Moteur : Pour en profiter il faut absolument dépasser les 3500-4000
tours. Après il envoit, tracte agréablement, puissamment. A 80 km/h,
par exemple, il faudra descendre au moins deux rapports pour avoir
une reprise digne de ce nom, sinon il faudra attendre sagement que
le moteur atteigne la zone des 4000 trs/min pour s'extirper convenablement.
Autant le dire, en ville il faut jouer en permanence de la boite
de vitesse. L'accélérateur m'a surpris deux-trois fois à la remise
des gaz, à vitesse lente, par un trou inattendu (classique des "ride
by wyre" mal maitrisés). Le son très présent du bicylindre semble
faire croire qu'il tournicote au ralenti alors que la vitesse atteinte
surprend très vite ! C'est aussi cela les joies du bicylindre !
On peut facilement descendre sauvagement les rapports sans aucun
dribble sur l'arrière, bluffant (frustrant ?) pour un bi-cylindre.
Ducati a compris que le son des pots d'échappement participe autant
aux sensations de conduite que le moteur lui-même et ils ont paufiné
cette partie. Le son est très présent et très agréable à l'oreille.
bien joué. Au rétrogradage, les pots pètent avec volupté pour le
plus grand plaisir de son pilote. On prend vite plaisir à les déclencher
volontairement ...
En conclusion, cette moto embarque une électronique de pointe qui
permettra à chacun de se "configurer" une moto personnalisée. Pour
moi, son point faible est également son point fort : son moteur.
Celui-ci délivre des sensations, c'est vrai, mais est vraiment pénible
pour la ville où il faut jouer avec les vitesses et l'embrayage
en permanence. Mais comme on dit, on ne peut pas avoir le beurre
et l'argent du beurre (voir la crémière certains diront !). Autrement,
la moto est très agréable, rigoureuse et va où on le souhaite. elle
freine très bien et ne se relève pas en courbe sur les freinages.
Le confort est présent, la selle sera peut être un peu dure sur
long trajet mais à voir. elle est très saine et très bien fini.
valorisante pour son propriétaire, maintenant à presque 16.000 euros,
c'est le minimum qu'on puisse lui demander non ?
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