L'historique- La plus célèbre concentration hivernale a pour origine l'envie, en 1956, d'un journaliste Allemand (Ernst Leverkus) de connaitre le nombre de Zündapp KS 601, construites pendant la guerre, restant en circulation. Ces Zündapp KS601 surnommées "Grüner Elefant" (Elephants Verts), en raison de leur couleur, ont données leur nom à ce grand rassemblement. L'emplacement de la concentration, au début près de Stuttgart, s'est respectivement déplacé du Nürburgring au Salzburgring, pour finalement s'installer dans le village de Solla près de la frontière Tchèque. Le nombre de participants est passé d'une vingtaine, la première année, a environ 7000 par an, avec un record à 15000 dans les années 70.
La cuvée 2000 a réunie environ 4000 motards.
Le témoignageComme tout le monde n'a pas le courage d'y aller, Oliv nous fait partager son expérience, non sans humour et sens du sacrifice !!!
"Parti de Tours par -4°, arrivée a Sarguemines par -2°.
Depart de Sarguemines par -10° et arrivée à Solla (frontière Tchèque) par -15° et les deux pieds par terre.
Le paysage est beau et très boisé. La route est minuscule. On dirait les Vosges en hiver.
J'ai le numéro d'entrée 3865 ... je pense qu'il devait y avoir 4000 a 4500 participants. Les motos sont aussi truculentes que les conducteurs.
Des looks d'enfer !
J'ai vu un type velu comme un yeti sur un trail aussi velu qu'un yack ...
J'ai vu un authentique cercueil motorise avec le sosie de Clint Eastwood dessus ...
J'ai vu une zundap avec une fourche en bois ...
J'ai vu un 400 kawasaki haut comme pousseur d'enfant avec un pneu de formule 1 a l'arrière ...
Je le jure !
Les femmes ... une pour 500 types ... donc si c'était dans ce but, c'est raté !
La tendance générale est à la gentillesse, certes très alcoolisée et très allemande. L'organisation générale est inexistante et d'ailleurs tout le monde s'en passent. L'entrée de la cuvette ressemble a la foire d'empoigne et les glissades et chutes sont monnaie courante. Des milliers de tentes installées avec plus ou moins de bonheur dans 50 cm de neige poudreuse a souhait, dans des pentes de 15%, illuminées de feux de bois. Tous de grands enfants, certains avec des installations de trappeurs confirmés. La pelle est reine ... et réchauffe son bonhomme. La soirée et la nuit seront ponctuées de fusées éclairantes, de cris et hurlements. Les discussions centrées sur la moto sont cosmopolites mais l'allemand et l'anglais dominent. Toute la soirée sera arrosée ... d'alcool local ... vin chaud et autres agapes régionales et typiques.
La première nuit sera très fraîche, et le lendemain ... tempête de neige ! 5 cm par dix minutes !
Dans l'après-midi, la neige se transformera en pluie battante qui durera le reste de la journée, la nuit, et toute la journée du lendemain. Tout le monde a les yeux dans les poches vu la nuit de tempête de pluie ! Des torrents de flotte dégueulent dans des chemins boueux de neige ... et là commencent les remontées de l'impossible, en side, trails, cross ... et tout ce qui roule et qui glisse.
Ca pousse, ça crie, ça gesticule, ça tombe, ça glisse, c'est sale, et tout a l'avenant. La remontée à pied ressemble au cross du figaro par temps de pluie dans les Alpes ! La petite route, l'unique petite route qui surplombe cet entonnoir à motard, n'a rien à envier aux Champs Elysés.
Ca se gare ou ca peut, ca mécanique, ca charge, ca demarre pas, ca pétarade, ca passe à gauche, à droite ...!
Un bordel noir ! ... un vrai !
J'y suis allé ... J'en suis revenu ... sans tomber ... avec l'unique Pan European française et une médaille avec 2000 dessus.
Je ne pense pas y retourner d'ici 3000 car je n'ai jamais eu aussi froid et jamais autant rêvé de mon lit. 2500 kilomètres pour se geler 2 jours sous la tente, dans la neige, et une médaille !
Dérisoire, ridicule, à faire rire, mais Il fallait que je le fasse ... !
Oliv."
